Dépistage du Cancer du Sein : Deux nouvelles études françaises, dévoilées aux Journées Françaises de Radiologie, confirment le rôle transformateur de l’Intelligence Artificielle
PARIS, le 14 octobre 2025 – Alors que le cancer du sein demeure le plus meurtrier pour les femmes en France, avec plus de 61 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2023, deux nouvelles études françaises1 marquent un tournant pour l’utilisation de l’IA dans le cadre du dépistage organisé. L’une, prospective, réalisée par le Centre Régional de Coordination du Dépistage des Cancers (CRCDC) Sud PACA à l’initiative de Therapixel, éditeur français de solution d’Intelligence Artificielle (IA) pour le cancer du sein et l’autre, rétrospective, menée conjointement par le CRCDC Auvergne Rhône Alpes et les Drs Tourasse et Mesurolle, également avec l’IA de Therapixel. Les résultats préliminaires, qui ont été annoncés la semaine dernière lors des Journées Françaises de Radiologie (JFR), fournissent des preuves décisives sur l’urgence et l’efficacité d’intégrer l’IA dans le programme national de dépistage.
Un contexte national préoccupant
Le programme de dépistage organisé du cancer du sein fait face à des défis majeurs qui limitent son efficacité.
● Un faible taux de participation : En 2022, seules 47,7 % des 11 millions de femmes éligibles (50-74 ans) ont réalisé une mammographie de dépistage2.
● Une pénurie de radiologues : Cette situation entraîne des délais d’attente pour les examens de plusieurs mois, et pour la seconde lecture des clichés un délai additionnel pouvant atteindre six semaines2, une période d’angoisse pour les patientes et un risque de retarder la mise en place d’un traitement.
● Un processus de deuxième lecture de plus en plus difficile à maintenir (technologie obsolète, manque de radiologues, coût élevé et délais trop longs)
L’IA : Une solution déjà éprouvée pour améliorer le diagnostic du cancer du sein
L’Intelligence Artificielle n’est plus une promesse mais une réalité clinique dont les bénéfices sont démontrés par de nombreuses études internationales et françaises.
L’IA, utilisée comme un outil d’aide à la décision, augmente les performances des radiologues, quel que soit leur niveau d’expérience. Elle agit comme un « filet de sécurité » qui réduit le stress et le risque d’omission, comme plusieurs études de référence, telle que MASAI et d’autres études françaises réalisées avec différents logiciels d’IA en mammographie marquées CE, le confirment.
L’IA : Une solution déjà utilisée en France en première lecture dans le cadre du dépistage
● 1 400 000 examens réalisés en 2024 avec le support de l’IA soit 25% des actes de mammographie2
● 250 centres équipés2 soit 15% des centres agréés mais avec une forte disparité régionale : plus de 25% des centres équipés en PACA, Nouvelle Aquitaine, Paris et moins de 10% dans le Grand Est, Bourgogne Franche Comté, Bretagne)
● 75 % des solutions sont adoptées par des centres privés en zone urbaine2, créant une « perte de chance » pour les femmes vivant dans les zones rurales
L’IA dans le dépistage organisé : les études des CRCDC Sud PACA et Auvergne Rhône Alpes concordent et apportent la preuve manquante pour accélérer le changement :
● Plusieurs pays en Europe ont modifié ou vont modifier leur protocole de dépistage organisé pour introduire l’IA et réduire drastiquement l’appel à la deuxième lecture
● L’étude présentée par le Dr Séradour et Mr Heid1, respectivement Présidente et Directeur du CRCDC Sud PACA, aux JFR apporte des données françaises robustes et prospectives, bien que préliminaires, validant en conditions réelles le potentiel de l’IA pour optimiser le programme de dépistage. Ces nouveaux résultats confirment de manière claire que l’IA permettrait de diminuer de 60 % le nombre de deuxièmes lectures – soit 96 000 examens de moins à revoir par an en région PACA – sans risque de manquer un cancer. De plus, l’étude révèle que le deuxième lecteur assisté par l’IA a pu détecter deux cancers de plus que son confrère non assisté.
● Ces deux études confirment les résultats obtenus dans d’autres pays européens et montrent qu’il est possible de réduire de 60% le nombre de deuxièmes lectures effectuées chaque année, soit le chiffre considérable de 1,4 millions d’actes !
Un appel à l’action pour les pouvoirs publics
Face à ces preuves scientifiques convergentes, les acteurs du secteur appellent à une généralisation rapide de l’IA. Cela passe par :
- Une accélération de la dématérialisation du dépistage.
- L’intégration de l’IA dans le protocole de sélection des examens en deuxième lecture.
- La mise en place d’un mécanisme financier pour permettre l’équipement de tous les centres agréés pour la deuxième lecture.
L’enjeu est de surmonter les défis actuels du dépistage pour continuer d’améliorer le taux de survie, qui atteint déjà 88 % à cinq ans, et de sauver les milliers de vies qui sont en jeu chaque année.
Contact Média :
Comité Stratégique de Filière des Industries de Santé
Dominique Blanc
Email : dominiqueblanc92@gmail.com
###
Références :
1 « Expérimentation de l’IA en seconde lecture dans le cadre du dépistage organisé en région PACA » et «Evaluation de l’IA dans l’organisation de la L2 en AURA » JFR 2025
2 « Comité Stratégique de Filière – White paper IA et mammographie 2024 »